Deux personnages particuliers XX et AA: Personne ne sait d’où ils viennent, ni comment ils se sont retrouvés à cet endroit. Tout semble séparer ces deux déracinés sans nom, dont les seuls bagages sont les souvenirs d’un lieu qu’ils ont dû quitter. Le premier, AA (Rachid Fekkak), est un intellectuel, un réfugié , ne tenant qu’à ses idées. Cynique et manipulateur, il utilise des discours élégants au point de se laisser enivrer par ses propres mots. Le second, XX (Chakiri Abdellah) est un travailleur, farouchement matérialiste et apolitique, obsédé par le travail et l’épargne compulsive pour que, lorsqu’il rentre à la maison, il puisse éblouir tout le monde.
Ils vivent tous deux dans un sous-sol miteux. Ils partagent l’espace, la nourriture, les cigarettes, mais ils sont séparés par presque tout ce en quoi ils croient. AA ne travaille pas, ne quitte presque pas le sous-sol, semble se consacrer à l’étude du comportement de XX, une sorte d’esclavage des temps modernes. Il accuse XX d’être d’abord esclave du système politique dans son pays d’origine et maintenant esclave du système économique du pays d’accueil. Selon lui, l’une et l’autre forme d’esclavage annulent l’être humain à un simple animal de charge. AA veut se rebeller contre cela, mais seulement verbalement, rêvant d’écrire un livre sur l’esclave idéal un de ces jours. XX ne partage pas les idées de AA. Il veut gagner de l’argent pour pouvoir un jour retourner dans son pays pour être riche, construire sa propre maison, se vanter de sa richesse et faire comme les autres riches : vivre dans l’opulence
Les deux cohabitent dans un sous-sol malsain quelque part en occident au dessous d’un couple issu de la société occidentale (Margherita Mannino et Giulio Gavardi).
Chacun célèbre le nouvel an dans son coin et à sa manière. Mais au bout d’un moment ils se retrouvent tous les quatre autour d’un ver à débattre la politique et le social dans un continent qui ne cherche pas d’immigration mais qui la subit, de parler de tous ces émigrants qui continuent à affluer plutôt illégalement, et des fois légalement… un débat à cœur ouvert
L’un fuit le manque de liberté, l’autre fuit la misère . L’un considère que les émigrés viennent leur voler le pain de la bouche l’autre parle de tolérance d’universalité et de philosophie…