Le projet de pont est, dans sa signification classique, un acte culturel qui plonge ses racines dans la firmitas, utilitas et venustas deVitruve, où forme structurelle et fonction coïncident.
Concevoir et construire des ponts signifie changer le paysage existant, caractérisé par sa propre histoire et par une image consolidée et riche de valeurs, offrant de nouvelles possibilités non seulement fonctionnelles, mais aussi de perception et de relation. De ce point de vue, il faut voir le pont comme un objet, avec ses parties et ses détails, qui est posé en harmonie avec le territoire. Cette infrastructure, utilisée déjà à l’époque romaine, est presque toujours reconnaissable par rapport au paysage qui la contient et en même temps elle identifie le territoire. En ce sens, l’idée du pont en tant que liaison/ connexion physique rejoint la métaphore de la liaison entre antique et moderne, entre passé et futur où, à travers une nouvelle vision du travail qui voit l’architecture au centre de la perception humaine et donc élément du paysage, l’idée de production en série des ponts, qui standardise les lieux, est dépassée face à l’exaltation de l’œuvre d’art qui devient une partie du paysage.